Mémoire détournée
en hiver
au printemps
en été
en automne
Quatre oeuvres ont été installées sur le site du château de Dravert (La Guiche) : deux d'entre elles se trouvent dans le parc du château alors que les deux autres sont situées à l'intérieur même de la demeure.
Au détour d'une "promenade", rencontre au sommet avec le Temps... L'arbre contemple à son pied un visuel le représentant, protégé par une plaque de verre. Il fait face à son histoire et affronte ce qu'il est. D'un côté, cette image renferme les secrets d'un passé recueillis dans ce cliché, et de l'autre, le reflet d'un instan(ané), d'un présent : état de fait. Qu'attend-il, renvoyé ainsi à sa propre fin : manifeste de l'ironie d'une existence.
La question est posée : peut-on se soustraire à un passé inscrit dans les mémoires ? La mémoire de ce qui a été est-elle créatrice d'un lien irrémédiable ; un pont entre le passé et le présent ? Peut-on échapper à son histoire...
Témoin du temps qui passe, l'installation voit se succéder les saisons : vierge au printemps, puis abritée de la chaleur à l'ombre des feuillages et des herbes hautes en période estivale, la "tombe" se trouve parsemée de feuilles en automne pour, plus tard, être couverte de glace au moment de l'hiver.
Ici, le cyle saisonnier, comme un révélateur, nous montre à quel point la mémoire est susceptible de vivre des altérations au gré de ces variations.
Au même moment, on trouve deux installations identiques placées sous abri, à l'intérieur, tels des témoins privés - ou préservés - de toute évolution ; comme pour dire ce que leurs "vies" auraient été dans une atmosphère aseptisée, intemporelle.
Durant quatre saisons, l'artiste a capté les transformations, au travers de clichés photographiques, afin de révéler ces traces de changement pour les deux installations extérieures, ainsi que la mémoire d'un état pour leurs jumelles "sous vide".
